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Les préfaces de Bleuette

Le faux dieu - de Stefania Tosi

Si la thèse de l’origine humaine du concept divin n’a rien de nouveau, puisqu’elle apparaît au XIXème siècle avec la vision du célèbre anthropologue britannique Edward B.Tylor, elle est ici revisitée avec autant d’audace que de subtilité par la chercheuse Stefania Tosi, enseignante en sciences humaines à Milan.

Ne disposant d’aucun support scientifique pour expliquer la vie, la mort, les étoiles ou le cycle des saisons, l’homme du passé a tout naturellement fait appel au divin pour expliquer l’inexplicable. Au fil des siècles et des millénaires, chaque peuple, chaque civilisation forgera son « Dieu » au gré de ses peurs et de ses aspirations. Stefania Tosi l’affirme : « Le concept de divinité est la réminiscence récurrente d'une mémoire collective déformée et dégradée au fil du temps. Ce sont les vestiges archaïques d'une conscience primitive et instinctive, un reflet antique d’un passé légendaire [...] Les êtres humains ont donné vie au concept du divin et, petit à petit, selon les époques et les nécessités, ils en ont redéfini les contours. »

Ce « faux dieu », cette divinité anthropomorphique à qui les hommes ont prêtés des caractéristiques par trop humaines, n’a rien à voir avec la perception d’une quelconque supra Énergie, que l’on pourrait appréhender comme un Dieu universel, transcendant et omniscient. L’auteure ne remet donc pas en cause l’existence du principe de Dieu, car une telle conception dépasse l’entendement humain. Non, la chercheuse s’emploie simplement à enquêter sur ce « faux dieu », singulier ou pluriel,  né de l’imagination collective, revêtant différents visages au cours des multiples époques qu’il traversera avec plus ou moins de bonheur. « Le polythéisme, le zoomorphisme, le monothéisme, les cultes philosophiques et ésotériques sont quelques-unes de ses transfigurations. », écrit l’auteure avec beaucoup de pertinence.

En s’inspirant de textes mésopotamiens, égyptiens, iraniens et grecs, la Bible reste sans doute le livre le plus syncrétique qui soit. Ainsi l’omnipotence de son Dieu unique serait-elle née de la fusion d’une multitude de croyances païennes et de la foi inébranlable des premiers chrétiens. Avec une rare érudition, Stefania Tosi nous livre enfin une passionnante synthèse des origines du culte chrétien et des métamorphoses païennes qui ont mené à la religion monothéiste chrétienne.

Si les travaux de Stefania Tosi divergent quelque peu des miens par moments, qu’importe. Une même passion nous anime, elle et moi, celle de la recherche des origines. En cela, je ne peux qu’adhérer à la théorie que soutient cette brillante enseignante. Non seulement, son ouvrage m’ouvre à d’autres pistes de réflexion, mais il conforte également mon point de vue, à savoir qu’il reste encore beaucoup à creuser pour renouer avec la pensée mystique des premiers âges.

 

© Bleuette Diot

Les artefacts romains décodés - Méthode et clefs de lecture d'Alain Beydts

 

Le monde romain fascine, tant par sa splendeur passée que par la gloire dont reste auréolé son vaste empire territorial ; un empire qui s’étendra au fur et à mesure de l’avancée des conquêtes militaires. Cette civilisation prestigieuse a inspiré tant de films, de séries, de romans et de bandes dessinées, que nous nous imaginons volontiers aujourd’hui avoir fait le tour de la question. Nous pensons, un peu naïvement, que la Rome Antique et sa culture n’ont plus aucun secret pour les historiens modernes. Et pourtant… quelque chose de fondamental semble leur avoir totalement échappé. Ce livre en est la preuve troublante.

 

Est-ce le hasard ou la curiosité qui ont amené le brillant auteur de cet essai à porter un regard neuf et inspiré sur l’art iconographique romain, et à y déceler un sens symbolique et religieux insoupçonné ? Je l’ignore, mais chose est sûre, Alain Beydts a tapé dans le mille ! Ainsi est-il le seul à nous proposer une lecture inédite des artéfacts romains ! Mieux encore, il nous donne la clé d’un concept aussi simple que novateur.

À force d’observations et de comparaisons, Alain Beydts, ce grand passionné des civilisations antiques, remarque une chose étonnante : d’une fibule à l’autre, les différences de formes sont trop infimes pour que le hasard seul en soit la cause. Par la suite, il découvre que ces légères nuances ne sont pas dues à la fantaisie des artisans, mais bien aux contraintes de fabrication. L’observateur inspiré est vite tenté de voir là-dessous un caractère commun à tous les objets de la vie quotidienne des Romains, comme s’ils dérivaient finalement d’un seul et même archétype. Et plus, Alain Beydts progressera dans ses recherches, plus son intuition se confirmera. L’évidence se fait jour : si le modèle original s’est altéré au fil du temps et des modes, son sens premier, lui, demeure inchangé par-delà les millénaires.

« Toutes ces figurations sont à l’évidence extrêmement codifiées, et répondent à des critères iconographiques, des plus précis… Pas de place à la fantaisie, les figures sont réalisées dans le cadre d’un fond contextuel strict, souvent en lien avec les mythes, la religion, le culte de l’empereur, la gloire de Rome. », affirme l’auteur, avec l’enthousiasme de tous les grands découvreurs. Mais qui aurait pu envisager semblable logique derrière cet univers conceptuel oublié ? Qui aurait osé voir une cohérence dans ce monde d’assemblages figuratifs ou plus abstraits, un monde indissociable des allégories de la mythologie et des lointaines croyances fondatrices de l’humanité ?

En tenant compte de tous les critères techniques et esthétiques des objets du quotidien, l’auteur développe les principes d’un procédé de déchiffrement révolutionnaire. Grâce à la « méthode Beydts » tout devient soudain plus explicite. D’ailleurs je l’ai expérimentée par moi-même et j’ai constaté, qu’au-delà de l’aspect visuel des fibules, des monnaies, des mosaïques, des fresques ou de la statuaire, il existe bien une imprégnation spirituelle omniprésente, un fond subtil que nul n’avait su déchiffrer jusqu’à présent !

 Oui, cela ne fait aucun doute, ces objets antiques obéissent tous à une logique incontournable. Même si la pensée académique réfute l’évidence, nous sommes en présence d’une forme d’art codifiée à l’extrême. En nous donnant la clé,  la « méthode Beydts » va enfin nous permettre de déchiffrer cet univers religieux oublié. Les artefacts romains nous livrent enfin leurs secrets les plus fondamentaux !

 

© Bleuette Diot

Science et spiritualité, l’alliance nécessaire - de A à Z de Christian Cambois

 

Autant le dire tout de suite, j’ai été surprise dans un premier temps quand mon cher ami Christian Cambois m’a demandé de rédiger la préface de son nouveau livre Science et spiritualité, l’alliance nécessaire - de A à Z. Surprise parce que je pensais être aux antipodes de son approche intuitive et médiumnique des choses. Je n’ai pourtant pas hésité longtemps. Après réflexion, j’ai réalisé combien mon repli inconscient allait à l’encontre de ce pourquoi je me bats depuis de nombreuses années, à savoir toujours garder l’esprit ouvert. « Ne rien croire sans preuves, mais se dire que tout est possible. », telle a toujours été la devise du « libre chercheur » que je suis. Cependant garder l’esprit ouvert est une chose, tenter d’allier des points de vue aussi inconciliables en est une autre. Or l’ouvrage de Christian Cambois annonce d’emblée la couleur : Science et spiritualité, l’alliance nécessaire. L’idée est séduisante, mais une telle alliance est-elle seulement possible ? Comment fédérer deux domaines d’investigation que tout oppose ? Comment réconcilier des concepts aussi antagonistes que le sont la science et le paranormal, le factuel et l’invisible, la pensée objective et l’irrationnel ?

Les chercheurs de Vérité comme on les nomme parfois, les intuitifs, les médiums, les ufologues, etc. ont bien du mal à trouver leur légitimité dans ce monde matériel et ultra cartésien. Face au scientisme tout-puissant, à la dominance de ce courant de pensée, ces nouvelles méthodes peu orthodoxes (pour n’avoir aucune preuve d’existence) génèrent les railleries et les attaques les plus virulentes. En s’opposant à la raison pure, l’empirisme des disciplines dites « irrationnelles ou parascientifiques » renvoie aux yeux des chercheurs de sciences exactes à la notion de foi, de croyances, voire aux superstitions d’un autre âge.  Il est un fait que le domaine irrationnel, dans lequel évolue Christian, résiste par nature à toute logique, tout discernement, tout calcul. Bref il échappe à tout contrôle de l’intellect. Et c’est bien là ce qui effraie les scientistes, dont le discours ne se complaît que dans la pensée objective, le déductif, l’analyse, le factuel et la cohérence.

Alors Christian Cambois est-il un doux rêveur ? Un philosophe épris d’absolu ? Peut-être, mais j’en suis venue à me dire, que ce chercheur atypique est avant tout un courageux pionnier, et que son nouvel ouvrage se définit, d’ores et déjà, comme l’un des premiers jalons planté sur la route du progrès et du changement. Oui car, quoi que nous en pensions, un véritable changement de paradigme s’opère dans nos sociétés. Les sceptiques peuvent bien s’entêter à le nier, il n’empêche que cette nouvelle approche prend de plus en plus d’ampleur, et finalement je m’en réjouis, tant cette pluralité des visions, ces disparités, ces intelligences différentes, finiront, j’en suis certaine, par nous donner une vision plus globale de notre univers, de ses mystères et de son origine.

Au bout du compte, la rencontre entre le monde scientifique et toutes les disciplines divergentes (du moins en apparence) ne peut qu’offrir un enrichissement respectif. Aujourd’hui la recherche ne peut plus se passer de la pluridisciplinarité pour avancer. L’efficacité passe par le dialogue, la rencontre et la coexistence d’esprits différents. L’Histoire nous l’a appris, tout positionnement radical conduit toujours à une impasse. Les personnes pétries de leurs propres certitudes n’ont jamais fait progresser la science. Bien au contraire, c’est en intégrant de nouvelles méthodes de recherche que nous viendrons à bout des énigmes les plus coriaces, que nous pose la science. Ainsi les disciplines parascientifiques ne jouent-elles pas le rôle du grain de sable dans l’évolution du savoir, mais apportent-elles un complément indispensable à sa compréhension.

Accepter une autre interprétation que la sienne est trop souvent inconcevable, et pourtant de la diversité naît la lumière, pourrait-on dire. L’ouvrage de Christian Cambois se fait de la sorte l’écho de cette lumière, symbole du paradigme des temps nouveaux. Construit à la manière d’un dictionnaire, son livre se veut l’alliance du monde scientifique avec celui de la spiritualité ; une approche sans parti pris afin de mieux appréhender le Tout, comme l’auteur le spécifie lui-même.

Cet ouvrage aussi novateur qu’intelligent viendra-t-il à bout de toutes les réticences ? Peut-être pas, tant le défit est colossal. Mais que ce livre devienne rapidement une lampe sur le chemin de la vérité ne fait aucun doute.

 

 © Bleuette Diot

Vimanas de Fabrice Bianchin

 

Avec le déchiffrement du Sanskrit, la langue littéraire et liturgique des Hindous, l’Europe du XVIIIe siècle découvrait le Mahabharata et les hauts faits des grandes épopées mi-historiques mi-légendaires de l’Inde.

 

C’est en écoutant Fabrice Bianchin donner une conférence à Marseille sur le sujet, que j’ai été frappée par les parallèles troublants qui existent entre les poèmes védiques et les récits mésopotamiens. En effet, la guerre hallucinante dépeinte dans le Mahabharata évoque en tous points les combats armés, qui nous sont contés dans l’Épopée d’Erra, dans celle de Kédorlaomer ou dans les textes des Lamentations. Au travers de son livre, Fabrice Bianchin nous fait donc revivre les hauts faits de cette saga épique. Ainsi le lecteur pourra-t-il découvrir les armes à la puissance extraordinaire dont se servaient les dieux à la peau bleutée, voyager à bord de leurs vaisseaux et s’immerger dans les passions, les ruses, les luttes et les révoltes, qui émaillent l’ensemble de l’épopée sanskrite.

Écrit dans un style accessible à tout public, Vimanas nous permet une intrusion agréable dans cet univers fascinant. Il faut dire que Fabrice Bianchin possède un talent rare, celui de savoir simplifier avec bonheur. De fait, l’auteur a su vulgariser le monument de littérature que constitue le Mahabharata (ô combien ardu en raison de son extrême profusion de détails) pour nous transmettre l’essentiel de l’œuvre originale, et cela de façon très attrayante.

N’en doutons point, Vimanas deviendra très vite un ouvrage de référence. Il constitue déjà, auprès d’un public occidental averti, une borne incontournable sur la route du savoir. Après tant d’années de labeur et de recherches, ce n’est que justice si le nom de Fabrice Bianchin demeure à jamais attaché à l’héritage culturel de l’Inde.

 

 © Bleuette Diot

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