La Genèse de l'Humanité
L'Intégrale
La Genèse de l’Humanité - L’Intégrale
L’omnibus comprend
les quatre essais best-seller
de l’historienne Bleuette Diot :
L'émergence de l'homme
Les dieux civilisateurs
A la lumière de la science
Homo sapiens OGM
Aujourd’hui encore, les origines de l’homme restent mystérieuses à plus d’un titre. La lignée humaine constitue l’une des plus grandes énigmes qui soit. Ces caractéristiques, propres au genre humain, nous rendent vraiment uniques dans le règne animal. Même l’organisation de la société humaine a quelque chose de tout à fait singulier. En effet, l’homme est le seul être vivant sur cette planète à avoir adopté un mode de vie radicalement différent : rompant avec une tradition vieille de plusieurs millions d’années, l’agriculture a métamorphosé l’existence de l’homme. Ainsi, au Néolithique, de nomade il deviendra sédentaire ; de chasseur-cueilleur il deviendra fermier. Ce type de comportement n’a jamais été remarqué chez aucune autre espèce, ne serait-ce que chez les primates, ordre dont nous faisons partie.
Un cerveau exceptionnel permettant de comprendre, d’anticiper et d’inventer, des capacités à résoudre les problèmes les plus complexes, vont rapidement conférer à Homo sapiens une supériorité indéniable sur le reste du règne animal et végétal. Doté d’un langage sophistiqué, l’être humain réussira à communiquer d’une façon bien plus subtile, que n’avaient réussi à le faire ses ancêtres archaïques. Cette acquisition lui permettra de transmettre les connaissances acquises à sa descendance. Ce faisant, il inventera l’art, le symbolisme, puis l’écriture, la science, les mathématiques, la philosophie… Poussant la conscience de soi, la réflexion et l’empathie, à son paroxysme, l’humanité s’imposera dès lors une éthique morale, qui la conduira à fonder les religions.
Malheureusement, il existe une ombre au tableau. Le chercheur en biologie moléculaire et journaliste scientifique Massimo Sandal affirme dans un article pour le magazine italien Micron : « L’émergence de l’Homo sapiens a été dévastatrice pour l’ensemble de l’écosystème… C’est comme si la nature, à un moment donné de sa merveilleuse histoire évolutive, avait agi contre elle-même ! ». En effet, en dehors d’Homo sapiens, aucune autre espèce n’a le désir ou ne serait-ce que la capacité de détruire son habitat. L’être humain possède les moyens intellectuels de développer différentes formes de technologie, propres à dégrader la planète, voire même à l’anéantir totalement, mais paradoxalement il demeure trop « précoce » pour avoir acquis la sagesse de s’en abstenir. Capable du meilleur comme du pire, doté trop tôt, trop vite, de capacités cognitives qu’il ne contrôle pas, l’homme est sans conteste un être immature.
À ce stade, ne sommes-nous pas en droit de nous poser cette question ô combien dérangeante : l’émergence d’une espèce aussi particulière, à la fois aussi brillante que dévastatrice, peut-elle résulter uniquement du hasard de l’évolution, à l’instar de toutes les autres espèces ?
L'auteure Bleuette Diot au musée d'Urfa en Turquie, devant la reconstitution grandeur nature des piliers de Göbekli Tepe.